SAINT MICHEL ARCHANGE

Icône de Saint Michel du Var - Iconographe Tauk -
Icône de Saint Michel du Var - Iconographe Tauk -

 Revenir à l’origine... De toute éternité, Dieu est Lumière : la seule véritable Lumière éternelle, immatérielle, infinie et incompréhensible. Il repose dans le secret inaccessible de Sa Nature Unique et jouit de la communion inexprimable d’amour entre ses trois Personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit.

 

Il est bon et principe de toute bonté et de tout amour. C’est pourquoi, Il ne s’est pas contenté de sa propre contemplation mais dans la surabondance de sa bonté, Il a voulu qu’un autre participât à Sa Lumière et Il a tiré le monde du non-être à l’existence. Avant de créer le monde visible, Il a amené à l’existence par Son Verbe et perfectionné en sainteté par Son Esprit Saint la nature angélique, faisant des Puissances célestes, ses serviteurs zélés et ardents comme un feu immatériel.

"Les anges furent créés du néant. Quelle gratitude, quelle piété, quel amour pour le Créateur ont dû ressentir ces êtres, en se voyant dotés dès leur création d’une telle finesse, d’une telle béatitude, d’une telle jouissance spirituelle ! Leur occupation de tous les instants ne tarda pas à devenir la contemplation et la glorification du Créateur."

Les saints Anges sont des lumières secondes qui reçoivent par la Grâce du Saint Esprit les illuminations de la Lumière Première et la participation à son immortalité. Fidèles images de l’essence divine, ils sont de nature spirituelle, libres et raisonnables.
Ainsi, au commencement des temps, dans la ronde des mondes, ces esprits célestes contemplaient, glorifiaient, exaltaient l’Etre même de leur Créateur, exprimant ainsi la surabondance de la Vie en Dieu.

Le plus grand, le plus beau des anges à qui Dieu avait donné le premier rang et qui était tout irradié de Sa Lumière, s’appelait Lucifer. C’était le temps où, au cœur de l’Univers, les premiers êtres créés découvraient leur liberté, leur autonomie. En effet, bien qu’ils soient libres de toutes affections du corps, ces esprits célestes ne sont pas impassibles comme Dieu car ils ont été créés. Ainsi sont-ils difficilement portés au mal mais non à l’abri de son atteinte. C’est pourquoi ils doivent faire usage de la souveraine liberté que Dieu leur a accordée pour persévérer et progresser dans la contemplation des mystères divins sous peine d’être entraînés irrémédiablement loin de la Source de Vie Divine… Alors, pour qu’ils grandissent sur le chemin de leur accomplissement, testés au cœur de leur liberté d’êtres créés, il plut à Dieu de révéler à tous ses anges, le plan qui les concernait dans les temps à venir. Ce plan révélait l’adoration de Dieu, non seulement dans sa Gloire, mais aussi dans son anéantissement, dans son incarnation par l’intermédiaire d’une vierge sanctifiée. Ce plan leur révélait aussi que la nature humaine divinisée serait élevée plus haut que la nature angélique dans la hiérarchie des Cieux !… Alors dans la ronde des mondes, à la découverte de ce plan, quelque chose se crispa en Lucifer. « NON ! Jamais, je ne m’abaisserai ainsi… ». Créé pour contempler dans la joie et l’humilité son Créateur, Lucifer tomba dans l’orgueil de l’auto-contemplation en voulant librement s’identifier à Dieu. « Je monterai dans les Cieux ; au-dessus des étoiles de Dieu j’élèverai mon trône ; je monterai sur les sommets des nues ; je serai assimilé au Très-Haut ! » (Is 14, 14).


Soudain, du milieu de ces myriades de purs esprits, en réponse à l’affirmation orgueilleuse de Lucifer, un ange jaillit et s’écria : « Qui est comme Dieu ? ». En hébreu, Mi-Ka-El. En français, MICHEL. Lucifer en choisissant de se détourner de la lumière sombra alors dans les ténèbres de la privation de Dieu. Déchirant les Cieux, il tira avec lui dans sa chute les Anges qui acceptaient de le suivre et se fit leur chef. Il est désormais devenu le Satan, la force qui fait obstacle au projet divin. A la vue de cette chute, l’Archange MICHEL, dans son humilité et son obéissance à son Créateur, puissamment affermi dans la Divine Lumière, rassembla les anges restés fidèles et s’écria : « Soyons attentifs ! ». Protecteur du peuple hébreu, les interventions salutaires du saint Archange Michel sont innombrables, aussi bien sous l’Ancienne Alliance qu’après la venue du Christ.
En Occident, la tradition de l’Église a aussi gardé la mémoire d’apparitions de l’Archange Michel : d’abord en Italie, au mont Gargan, une première fois le 8 mai 490, une deuxième fois, le 29 septembre 492 et une troisième fois l’année suivante en 493 ; ensuite en France, en 709, à Saint Aubert à qui il transmit la volonté de Dieu de faire bâtir une église en pleine mer, sur le sommet du rocher appelé « La Tombe » qui deviendra le mont Saint Michel, puis à Jeanne d’Arc à qui il affirmera « Je suis Michel, le protecteur de la France ».

En Saint Michel, nous rappelle l’office d’intercession (en grec paraclisis) célébré au monastère tous les deux mois, "le Créateur donne à tous les hommes, un puissant défenseur devant l’accusateur, un Prince de la divine splendeur pour écraser la puissance des ténèbres". De manière générale, invoquer Saint Michel, c’est demander son intercession pour la délivrance de tous les périls qui menacent la santé de nos corps et de nos âmes et pour l’affermissement de notre foi. C’est appeler de tout notre cœur sa protection contre les ruses de l’ennemi.
L’ennemi, c’est Satan qui représente à un premier niveau toutes les forces extérieures qui font obstacle à l’avènement de Dieu dans nos vies. De manière plus intérieure, l’histoire de ce combat entre saint Michel et Satan se prolonge à tout instant, dans le « grand bleu » des profondeurs de nos humanités ; histoire entre les forces de la Lumière qui nous relèvent et celles de l’ombre qui nous font chuter.

Par Sa Présence à l’intérieur de nous, l’Archange Michel, de son épée de Feu, vient questionner tous les lieux de notre cœur qui se sont fermés à la Vie, à l’Amour, des espaces d’où peuvent s’élever encore le cri du diviseur : « je me passerai de Dieu, je serai Dieu à la place de Dieu ». Il vient travailler dans la profondeur de nos âmes en nous répétant inlassablement : « Mais qui est comme Dieu ? ». Son Nom, le poids de Sa Présence, pose une question essentielle qui nous remet en marche, la question du rappel de notre véritable identité céleste. Et c’est la révélation de plus en plus complète de cette identité divine au cœur de nos humanités qui est le garant de notre immunité ! Plus nous nous rendons à Dieu, plus nous sommes « immunisés », protégés, plus nous sommes libres ! Mais derrière cette question se dessine aussi la proposition d’un engagement : « Qui veut dire Oui à l’Amour de Dieu ? ». Tout au long de notre chemin, saint Michel nous invite ainsi à entrer dans le mystère d’une relation d’intimité avec le Créateur comme dans une Liturgie – Il est lui-même le grand Animateur des Liturgies célestes – pour nous accueillir lors de l’ultime passage de la naissance au Ciel avec Sa balance et peser le poids d’amour que nous aurons su générer au cœur même de nos vies…

 


D'après le Synaxaire. Vie des Saints de l’Église Orthodoxe. Tome I.