Foi et canonicité

Le reproche souvent entendu à propos de l'E.O.F. - et d'autres Eglises occidentales - concerne sa non-reconnaissance par les Eglises d'Orient. Elle serait due à son manque de canonicité...On peut considérer qu'il existe deux « types » de canonicités :


canonicité

LA FOI - Dans son essence, elle a été définie par les sept Conciles oecuméniques et les neuf Conciles Provinciaux. Concernant cettecanonicité, l'Eglise Orthodoxe Française ne saurait être prise en défaut. Elle a toujours tenu à respecter scrupuleusement les canons de l'Eglise Orthodoxe et les fondements spirituels de la Tradition première - Tradition commune à tous mais, néanmoins, rappelons-le, diversement colorée d'usages locaux (Principe d'unité dans la diversité ou d'« Unité plurielle ».)

La question juridique - « L'Église universelle est une communion d'Eglises locales. Chacune étant intérieurement identique à toutes les autres. [...] Les Eglises locales sont donc reliées les unes aux autres, non comme des parties subordonnées à un tout plus grand mais sur le principe d'identité ». C'est là, en effet, que se situe la problématique : l'Eglise Orthodoxe Française n'étant pas reconnue par une Eglise orientale, sa position canonique reste délicate et controversée. Mais, encore une fois, il faut rappeler, et dire avec force, que l'E.O.F. aspire profondément à être reliée à la communion de l'Église orthodoxe occidentale. Comme on l'a vu plus haut, des démarches en ce sens sont entreprises et l'appel est à nouveau lancé...

 

SUCCESSION APOSTOLIQUE - Le premier maillon fondant la succession apostolique est Saint André, le « Premier appelé » fondateur de l’Eglise de Byzance (an 38). Il nomme Stachys, l’un des « 70 apôtres » comme évêque de Constantinople. 32 évêques vont lui succéder, jusqu’à Saint Grégoire le Théologien, numéro 36, archevêque de Constantinople. Neuf archevêques vont lui succéder, dont Saint Jean Chrysostome (n 38).

 

Puis vient le temps des patriarches de Constantinople à partir d’Anatolios (n 46) et jusqu’à Nikolaos II Chrysoverges ( le centième dans la succession).

 

C’est lui qui consacre en 990 l’archimandrite Michel comme métropolite de Kiev, cœur de la Russie chrétienne d’alors. Vient donc avec Michel 1er le Syrien le temps des métropolites de Kiev, de Kiev et de toute la Russie avec Constantin II (n 118).

 

Maxime (n 124) résidait à Vladimir. Ses successeurs résideront à Moscou, de Pierre à Isidore (n 132)

 

Avec lui, l’Eglise Orthodoxe russe est déclarée autocéphale. Après Denys II (n 147) vient le temps de Job, Patriarche de Moscou. Avec Joseph II (n 161) vient le temps des Métopolites de Moscou, membres du Très Saint Synode, jusqu’à Saint Vladimir Bogojavlensky, Métropolite de Kiev (n 176). Nous sommes en 1918. L’Eglise sera face à la Révolution bolchevique et au pouvoir athée ; plusieurs années plus tard, elle va se scinder en deux avec d’un côté Serge, acceptant l’autorité des communistes, et l’Eglise Russe Hors frontières avec Anthony Khrapovitsky (n 177), son premier évêque.

 

Il est intéressant de noter que cet évêque était de la famille Kovalesvsky, celle de l’évêque Jean de Saint Denis. Avec eux, les chemins de l’Histoire se croisent. C’est cet Eugraph Kovalesvski que Sainte Radegonde appelle pour que « la France chrétienne retrouve la foi orthodoxe ».

 

Avec ces évêques de l’Eglise Russe Hors Frontières résidant aux Etats-Unis, est fondée la Métropolie autonome de Lisbonne, Portugal, Espagne et Europe de l’Ouest, dont Auxentios, Archevêque d’Athènes (n 181), est le chef.

 

Evloghios de Milan (n 183) consacrera notre cher + monseigneur Vigile, archevêque de Paris, en 1987. Rappelons que monseigneur Vigile fut une première fois consacré en 1979 par l’Eglise syrienne d’Antioche (succession de Saint Pierre).

 

La suite nous la connaissons : monseigneur Martin, évêque de Saint Maximin la Sainte Baume (n 185) en 2004, puis monseigneur Grégoire (EOG) en 2006.

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Le Père Justin Popovitch disait : « A l'horizon se dessine la naissance de nouvelles Eglises locales qu'aucune « super-Eglise » de type papal ne peut priver de leur liberté dans le Seigneur (canon 8, 3eme saint Concile oecuménique), car ce serait une attaque contre l'essence même de l'Eglise.» et, plus important encore, cette parole du Christ : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » Jean XIII, 35.