Chaque année, après la célébration de l’office des cendres, débute le grand carême... Ce temps liturgique offert par l’Eglise est béni car il nous convie à un véritable pèlerinage vers Pâques, grandiose « Fête des Fêtes » où sont célébrés « la mise à mort de la mort, la destruction de l’enfer et le début d’une vie nouvelle et éternelle… »
Cette marche est aujourd’hui comme hier d’une brûlante actualité ! A toutes les questions qui hantent les profondeurs angoissées de l’humanité, l’évènement pascal apporte la réponse ultime et définitive : CHRIST EST RESSUSCITE ! Oui, par le Christ et dans le Christ ressuscité, ce n’est plus l’ignorance, l’inconscience, la bêtise, la maladie qui ont le dernier mot […] A travers l’avènement de la matière glorieuse signifié par la Résurrection de Jésus-Christ, Vrai Dieu et Vrai Homme, toutes les matières créées sont déjà potentiellement sauvées…
Telle est la foi de l’Eglise manifestée par ses saints innombrables !
Et alors que, par notre baptême, nous sommes tous ensemencés de la force prodigieuse de cette expérience fondatrice, pourquoi sommes-nous encore si loin de son actualisation ?
Le drame de notre vie se résume en un seul mot : L'OUBLI ! Nous continuons à vivre sans référer notre vie à la Vie nouvelle que le Christ nous a révélée et communiquée. En fait, nous vivons comme s’Il n’était jamais venu ! […]
Le Carême est alors la vigoureuse proposition que nous offre l’Eglise pour vivre un profond retournement intérieur et retrouver l’incandescence de notre Désir de Dieu, l’Unique Essentiel : une école de repentance, de jeûne et de prière qui, seule, nous rendra possible d’accueillir Pâques comme la fin de ce qui est « vieux » en nous, comme notre entrée dans le « Nouveau »...
D’après « Le grand carême » du père A. Schmemann, S.O n°13, p. 11-15
Illustration : détail d'une fresque contemporaine du "Fils Prodigue".